- Quand commencer un traitement orthodontique ?
- Fréquence des rendez-vous durant le traitement orthodontique
- Maintenance post-orthodontique : période de contention
- Coût d'un traitement orthodontique
- Conseils, contraintes et obligations durant le traitement orthodontique
- 🤕 Douleurs
- 🛑 Interdictions
- 🛀 Hygiène bucco-dentaire
- 😁 Élastiques intermaxillaires
- 🗓 Prise de rendez-vous
Quand commencer un traitement orthodontique ?
En pratique, il est possible de traiter toutes sortes de troubles relevant de l’orthopédie dento-faciale à presque tous les âges.
L’orthodontiste mettra en œuvre, en fonction du trouble à corriger et en fonction de l’âge :
- Des moyens orthopédiques (chez le jeune enfant)
- Des moyens orthodontiques (chez l’adolescent, chez l’adulte)
- Voire l’association de moyens orthopédiques puis orthodontiques
- Voire parfois, des moyens orthodontiques alliés à des moyens chirurgicaux mis en œuvre, eux, par le chirurgien maxillo-facial (chez l’adulte et le grand adolescent)
Néanmoins, nous pensons qu’en fonction :
- Du trouble à corriger
- De l’âge dentaire (fonction de la chronologie rythmée par la chute des dents de lait et l’éruption des dents définitives)
- De l’âge civil
Il existe un moment, une fenêtre de prédilection, pour corriger telle ou telle « anomalie » ou certain désordre dentaire et/ou occlusal (relations de la mâchoire du haut, le maxillaire avec celle du bas, la mandibule).
Nous ne souhaitons pas forcément commencer, de façon systématique, trop tôt, au risque de perdre les corrections effectuées lorsque nous sommes obligés d’interrompre
- Une première phase de traitement parce que toute les dents définitives (exceptées les dents de sagesse) ne sont pas encore sur arcade
- Le traitement parce que celui-ci est terminé et que le remplacement d’une dent absente par une dent prothétique implanto-portée ne peut être entrepris que lorsque la croissance sera terminée (parfois pas avant l’âge de 20 ans)
Nous ne souhaitons pas commencer trop tard dans d’autre cas, au risque
- De perdre les capacités de croissance potentielles notamment
- Du maxillaire (dans les endognathies, les classes III squelettiques)
- De la mandibule (dans les classes II squelettiques, les rétromandibulies et les ladéro-déviations mandibulaires)
- Du procès alvéolaire (dans les dysharmonies dento-maxillaires, encombrement et manque d’ espace)
- De laisser s'installer et perdurer des habitudes pernicieuses ou manies telles que
- La succion du pouce
- L'interposition de la langue et/ou de la lèvre inférieure entre les arcades dentaires au repos et lors de l'exécution des fonctions, telle que la déglutition salivaire
Ainsi, plusieurs cas se présentent.
Nous débutons la correction de :
- Classe III squelettiques très sévères (mâchoire du haut qui ne grandit pas assez, qui reste en retrait, alors que la mâchoire du bas grandit trop vers l’ avant, ce qui entraîne une inversion des relations entre incisives du haut et celle du bas).
- L’objectif de cette première phase de traitement et de stimuler la croissance de la mâchoire du haut vers l’ avant, tout en freinant celle du bas et de tenter de donner dans les années qui suivent une chance à la mâchoire du haut d’ accompagner un éventuel excès de croissance de la mâchoire du bas .
Nous débutons le traitement :
- Des classes III squelettiques moins sévères, des classes III sévères ayant déjà récidivées ou n’ ayant pas été détectées avant
- Des endognathies maxillaires (mâchoire du haut trop étroite) associées ou non à
- Une latéro-déviation mandibulaire (déviation du menton vers la droite ou la gauche)
- Un manque d’espace pour les incisives définitives en particulier les incisives latérales
- Des dysharmonies-dento-maxillaires sévères concernant la zone antérieure de l’arcade maxillaire et/ou de l’arcade mandibulaire (malpositions sévères incisives, pas ou peu d’espace pour éruption des incisives latérales notamment)
- Les béances incisives : insuffisance de recouvrement des incisives du haut sur les incisives du bas conséquence de l'interposition de la langue, voire du pouce.
- L'inclusion d'une, voire plusieurs incisives
Les objectifs de cette phase de traitement sont respectivement
- Rétablir un articulé satisfaisant au niveau incisif
- Élargir la mâchoire du haut ce qui permet si nécessaire
- De recentrer la mâchoire du bas et par conséquent le menton
- De donner de l’espace afin d’intégrer sur les arcades les quatre incisives tout en essayant de préserver les dents de lait des secteurs latéraux qui maintiennent l’ espace pour les dents définitives correspondantes (les canines et les prémolaires) qui doivent faire leur éruption dans les 3 ans qui viennent.
A ce stade l’alignement des incisives ne constitue pas un objectif de traitement puisque nous ne pourrons finaliser l’alignement des dents que vers 12 ans âge dentaire c’est-à-dire en denture définitive.
On notera que dans le traitement de ces troubles, le traitement ne constitue en fait qu’une première phase de traitement (qui dure de 9 à 18 mois). Quand les objectifs de traitement sont atteints, il convient de déposer les appareillages et de d’instaurer une phase de surveillance afin de surveiller respectivement :
- L’évolution des rapports (théoriquement normalisés) des mâchoires
- La chute des dents de lait
- L’ éruption des dents définitive avant d’ entreprendre une deuxième phase de traitement vers 12 ans âge dentaire qui finalisera le traitement global.
Nous débutons :
- Les classe II squelettiques sévères avec rétromandibulie (mâchoire du bas qui ne grandit pas assez qui reste en retrait alors que la mâchoire du haut grandit trop vers l’ avant, ce qui entraîne un surplomb incisif parfois sévère (décalage des dents du haut vers l’ avant par rapport aux dents du bas) associée ou non à un manque d’ espace dans les secteurs latéraux ou moyens de l’ arcade maxillaire et/ou mandibulaire
- des dysharmonies-dento-maxillaires sévères concernant les zones moyennes ou latérales de l’ arcade maxillaire et/ou de l’ arcade mandibulaire (malpositions sévères canaines et/ou prémolaires, pas ou peu d’ espace pour éruption des canines notamment)
Les objectifs de cette première phase de traitement sont respectivement
- de stimuler, si possible (en fonction du potentiel de croissance propre à chaque patient) la croissance de la mâchoire du bas vers l’ avant tout en freinant celle de la mâchoire du haut.
- de donner de l’espace afin de favoriser l’éruption des dents des secteurs latéraux, contribuant ainsi à la croissance de l’ os alvéolaire et finalement à l’ intégration de toute les dents définitives situées devant les dents de 6 ans
On notera que si le traitement de ces troubles se fait en deux phases de traitement, contrairement aux troubles dont le traitement démarre avant 8,5 ans il ne doit pas y avoir d’ interruption entre les deux phases sous peine de voir une dégradation des résultats obtenus en première phase de traitement.
Ainsi la deuxième phase de traitement qui succède à la première phase à pour objectifs
- De contrôler l’ absence de dégradation des résultats de la première phase en matière de correction du décalage (les appareillages encore en place sont complétés et autorisent l’ utilisation d’ élastiques intermaxillaires)
- De contrôler l’ adaptation du comportement de la langue et de la lèvre inférieure au repos et lors de la déglutition salivaire à la réduction du surplomb incisif, voire de corriger, le cas échéant, la persistance éventuelle d un comportement délétère postural et fonctionnel du couple langue/lèvre inférieure en instaurant
- une rééducation de la déglutition salivaire chez un ou une orthophoniste ou
- le port d’un dispositif froggy mouth 15 minutes par jour dans les cas moins défavorables
- De finaliser l’aspect esthétique des arcades dentaires (alignement) en intégrant progressivement à l’ appareil multiattache les dents définitives qui n ' étaient pas sur les arcades au début de la première phase
Nous préférons débuter les cas des enfants et adolescents qui présentent
- Peu de malpostions
- Peu de manque d'espace
- Peu de décalage des arcades
- Des dent(s) incluse(s) (canine ou prémolaire) ne manquant pas d’espace
- Une supraclusion sans décalage sagittal sévère
- Une ou des agénésies entraînant la présence d' espaces que nous choisirions de fermer.
Nous pensons que débuter ces cas là avant ne présente pas d’intérêt pour le patient et risque au contraire d’allonger de façon inopportune le traitement en risquant de ne pouvoir clôturer celui-ci à cause d’une dent définitive (hors dent de sagesse) qui tarderait à évoluer sur l’arcade.
Nous préférons débuter les cas des patients présentant
- Une ou des agénésies qui nécessite(nt) la préparation d’espace(s) adéquat(s) afin d’envisager en fin de croissance l’ intégration d’une ou plusieurs dent(s) prothétique(s) implanto-portée(s), parfois pas avant 20 ans, ce moment étant fonction
- Du sexe,
- De l’arcade concernée (maxillaire ou mandibulaire) et
- De la zone (antérieure,moyenne ou postérieure)
- Nous devons dans ces cas essayer, autant que faire se peut, de réduire au maximum la période se situant entre la fin du traitement orthodontique où des dents provisoires voire transitoires ainsi que des contentions devront être installées et le moment où les implants pourront être posés.
- Allonger cette période en commençant trop tôt fait courir le risque au patient d’ une dégradation de la préparation des espaces (par casse des contentions ou perte des dents provisoires) ce qui implique avant implantologie,à la fin de la croissance, une reprise souvent mal acceptée du traitement orthodontique.
- Il va de soit que si des anomalies squelettiques sont associées à ces agénésies il convient de débuter le traitement de ces troubles squelettiques aux âges conseillés précédemment.
"Ces conseils sont issus d'observation(s) et de constat(s) cliniques réalisés au cours des 25 dernières années passées dans mon cabinet. Ces observations et constats m'ont aidé à y voir plus clair dans la définition du "moment idéal", et surtout, dans la définition de celui qui ne l'est pas concernant la mise en œuvre du traitement orthodontique si tant est qu'il y en ait un."
Ces recommandations n'engagent que le Dr. Bodart. Elles ne remettent pas en cause d'éventuelles recommandations qui seraient différentes et prônées par d'autres consœurs et confrères.
Fréquence des rendez-vous durant le traitement orthodontique
En cours de traitement orthodontique la fréquence et la durée des rendez-vous varient en fonction :
- Du type de traitement ( traitement en denture mixte, traitement en denture définitive, traitement adulte……)
- Du type d’appareillage (autoligaturants, linguaux, aligneurs…..)
- De la phase de traitement (collage, phase de nivellement, coordination des arcades, finition, urgence…..)
- Des périodes de fermeture du cabinet
Maintenance post-orthodontique : période de contention
Les objectifs du traitement orthodontique étant obtenus, il devient alors impératif :
- De poser des fils de contention
- De contrôler la stabilité des résultats obtenus
Les contentions qui sont posées derrière les incisives maxillaires et le groupe incisivo-canin mandibulaire sont des fils tressés en titane.
Malgré le temps passé et le soin apporté à leur installation, celles-ci peuvent être considérées comme fragiles.
Elles présentent l’avantage par rapport à d’autre types de contentions plus solides (attelle coulée, ancrée et collée) ou amovibles :
- De ne pas nécessiter de taille, donc de mutilation des dents sur lesquelles elles sont collées
- D’être beaucoup moins onéreuses
- D’être réparées ou remplacées plus facilement
- De ne pas être oubliées
- D'être portées sur une période longue sans réelle contrainte
Un premier contrôle à 3 mois pour les adultes et 2 mois pour les enfants et adolescents, puis des contrôles, peu contraignants tous les 12 à 18 mois permettront, sur plusieurs années, de :
- Surveiller le contexte pré-éruptif des dents de sagesse (afin de conseiller ou non l’avulsion de celles-ci). Ceci concerne les patients dont la fin de traitement s'est effectuée avant l'âge de 20 ans.
- Vérifier que des malpositions ne réapparaissent pas
- Vérifier que des espaces ne s ' ouvrent pas de façon trop importante
- Vérifier la fonction occlusale qui peut, dans certains cas, se dégrader par la continuation d'un processus de croissance défavorable, parfois prévisible mais incontrôlable, et soumis à des :
- Facteurs héréditaires
- Facteurs environnementaux notamment neuro-musculaires
- Vérifier l’absence de symptomatologie musculaire ou articulaire
- Vérifier que la ou les contentions ne sont pas décollées partiellement ou qu'elles ne se sont pas cassées
- Entretenir les fils de contention
- Remplacer ou de prévoir le remplacement de la ou des contentions si celle(s)-ci se casse(nt) ou se perde(nt)
Coût d'un traitement orthodontique
Le coût d’un traitement orthodontique est fonction de la durée nécessaire ainsi que du ou des appareillage(s) requis pour atteindre les objectifs de traitement.
Pour obtenir la participation de la sécurité sociale et éventuellement de l'assurance complémentaire le traitement doit commencer avant l'âge de 16 ans
Nous proposons systématiquement un échéancier pour régler les honnoraires afin de lisser au mieux la charge financière qu' occasionne le traitement.
Conseils, contraintes et obligations durant le traitement orthodontique
🤕 Douleurs
- Ne pas manger d’aliments trop difficiles à mastiquer durant les 3/4 premiers jours suivant la pose afin de limiter la douleur à la mastication les premiers jours
- Ne pas hésiter à prendre du paracétamol (Pas plus de 1,5 à 2 grammes /jour, sauf contre-indication d’ ordre médical et sauf si un autre antalgique a déjà été prescrit dans le cadre d’ une autre pathologie) les deux premiers jours suivants la pose (dafalgan, doliprane, efferalgan…)
- En cas de blessure par frottement de l ' appareillage sur les muqueuses utiliser la cire fourni par le praticien comme indiqué par celui-ci lors de la pose du multiattache. En cas de persistance de la blessure malgré l'utilisation de la cire appeler le cabinet
🛑 Interdictions
Afin de limiter le décollement, la casse ou la déformation des composants de l'appareil orthodontique, il convient :
- D'éviter de manger des bonbons collants et durs à mastiquer (carambar, malabar, chewing-gum, mentos, nougats….)
- De ne pas mâcher ses crayons en travaillant
- De ne pas mettre les doigts dans la bouche pour toucher l ' appareillage s' il n ' a pas de raison de le faire
🛀 Hygiène bucco-dentaire
- Brosser les dents
- au moins deux fois par jour (fréquence: matin et soir)
- sur toutes les surfaces de toutes les dents
- comme décrit par le praticien : insister sur la zone entre l'appareil et la gencive afin d’éviter l’apparition de tâches blanches autour des brackets et l'apparition d'inflammation au niveau de la gencive
- Prendre conscience que ce n'est pas l'appareillage qui risque de provoquer des problèmes mais la plaque dentaire qui se dépose autour de l'appareil si celle-ci n'est pas éliminée correctement et régulièrement.
😁 Élastiques intermaxillaires
Le port des élastiques est un élément indispensable à la réussite du traitement afin d’obtenir une bonne correspondance entre la mâchoire du haut et celle du bas.
En période de port d’élastiques, le praticien définit à chaque séance :
- Le type d'élastique qui doit être porté (animal sur le sachet)
- Les points d’ accrochage ainsi que les zones concernées (côté droit, gauche, zone antérieure, zone postérieure)
- Le moment durant lequel ils doivent être portés (jour et nuit, seulement la nuit….)
Dans le cas où le praticien constate que les élastiques ne sont pas ou peu portés, dans les trois mois qui suivent le début de la période où les élastiques doivent être portés, une réévaluation du plan de traitement doit impérativement être effectuée afin de débloquer le déroulement du traitement
- Soit le patient s’engage à porter ses élastiques selon les prescriptions du praticien.
- Soit le patient accepte l’idée d’extraire des prémolaires afin de corriger le décalage (si cette option est envisageable).
- Soit le traitement est interrompu, les appareils sont déposés. Les dents sont correctement alignées mais le décalage entre la mâchoire du haut et du bas n'est pas corrigé, la fonction occlusale n’est pas satisfaisante et la stabilité de l’alignement n’est plus assurée.
- Soit une chirurgie nous permet d'assurer la correspondance des deux mâchoires, en cas de décalage sévère, sans extraction.
🗓 Prise de rendez-vous
Afin de prévenir tous désagréments mutuels ou malentendus lors de la prise des rendez-vous, il nous paraît utile d’insister sur certains points :
- La pratique de l’orthodontie s’inscrit dans le domaine de la santé et non dans celui des activités extra-scolaires
- S’engager dans un traitement orthodontique n’est pas une démarche obligatoire. Cet engagement résulte du choix libre du patient et de son entourage d’entreprendre le traitement proposé par le praticien.
Ceci implique pour le patient et son entourage d’accepter l’idée :
- D’intégrer dans leurs emplois du temps respectifs des rendez-vous, dont la fréquence est variable en fonction du type de traitement, chez l’orthodontiste pendant la durée du traitement actif.
- Que, même si nous essayons de faire de notre mieux, nos disponibilités respectives ne peuvent être forcément en adéquation à chaque fois
"Les règles que nous instaurons concernant la prise des rendez-vous servent à organiser le travail qui doit être effectué par le praticien sur les patients. Ces règles permettent de préserver le temps qui est nécessaire pour assurer une certaine qualité dans la délivrance des soins."